Concerts de Astor Piazzolla

Biographie de Astor Piazzolla

Astor Pantaleón Piazzolla est né le 11 Mars 1921 Mar del Plata, port de pêche sur la côte Atlantique de l'Argentine qui allait devenir une station balnéaire aristocratique quelques années plus tard.

En 1924 il arrive à New York avec ses parents, ville où il va commencer à jouer du Bandonéon dès 1929. En 1932, il compose son premier tango "La catinga", jamais diffusé, et fait la rencontre de Carlos Gardel qui lui donnera un petit rôle dans le film "El día que me quieras".

Rencontre avec Aníbal Troilo

De retour à Mar del Plata en 1936, il fait partie de petits groupes locaux dont un qui adopte le style du Sextet Vardaro, connu depuis 1933 mais dédaigné par les éditeurs de musique. Son leader, le violoniste Elvino Vardaro, jouera durant plusieurs années avec Astor Piazzolla.

En 1938 il arrive à Buenos Aires, passe d'un orchestre à l'autre, et entre dans l'ensemble dirigé et créé en 1937 par le célèbre joueur de bandonéon Aníbal Troilo. Il y joue un rôle très important et aidera à l'apogée du tango dans les deux décennies suivantes.
Joueur de bandonéon, mais aussi pianiste au moment de remplacer Orlando Gogni, Astor Piazzolla fait preuve de maestria. Cependant Troilo lui imposera des limites, ne souhaitant pas aller trop loin dans un style musical avant-gardiste pour l'époque.

Astor Piazzolla fait la connaissance de Dedé Wolf en 1940 et l'épousera en 1942. Le couple aura deux enfants : Diana née en 1943 et Daniel en 1944.

L'esprit novateur d'Astor Piazzolla commence réellement à prendre son envol en 1944 quand il abandonne Troilo pour diriger l'orchestre qui va accompagner le chanteur Francisco Fiorentino. C'est la rencontre d'un chanteur très populaire et d'un musicien au talent unique qui laissera 24 titres, dont les fameux tangos "Nos encontramos al pasar", "Viejo ciego" y "Volvió una noche". On y trouve également les deux premiers tangos instrumentaux enregistrés par Piazzolla : "La chiflada" y "Color de rosa".

Piazzolla vole de ses propres ailes

Après cette expérience, Astor Piazzolla lance son premier orchestre en 1946, mais reste cependant dans un style traditionnel à ceux de l'époque.
Il s'installe dès le début parmi les meilleurs groupes du moment comme ceux de Horacio Salgán, Francini-Pontier, Osvaldo Pugliese, Alfredo Gobbi et Anibal Troilo lui-même.
Parmi tous les chanteurs qui l'accompagneront, c'est Aldo Campoamor qui se distinguera le plus.
En 1948, il aura enregistré 30 titres dont quelques uns qui figureront comme des Tangos d'anthologie : "Taconeando", "Inspiración", "Tierra querida", "La rayuela" ou "El recodo".

Rapidement, Astor Piazzolla va montrer qu'il est un compositeur de génie, faisant preuve d'originalité dans des tangos d'inspiration inégalée : "Para lucirse", "Prepárense", "Contratiempo", "Triunfal", "Contratiempo" et "Lo que vendrá".
Ces œuvres vont être reprises par les orchestres les plus importants comme ceux de Anibal Troilo, Francini-Pontier, Osvaldo Fresedo et José Basso. Entre temps, son orchestre enregistre quatre œuvres entre 1950 et 1951, dont deux d'entre elles figurent sur un 78 tours : les tangos "Triste" y "Chiqué".

Voyage en France

Au début des années 50, Astor Piazzolla hésite entre le Bandonéon et le piano ; il pense même se lancer dans la musique classique vers laquelle il fit quelques incursions en tant que compositeur.
C'est avec cette idée qu'il voyage en France, avec une bourse du Conservatoire de Paris, mais la musicologue Nadia Boulanger le persuade de développer son art à partir de ce qui forme son fondement, c'est-à-dire le tango et le bandonéon.
En 1955, à Paris, en compagnie de Martial Solal au piano et des cordes de l'Orchestre de l'Opéra de Paris, il va enregistrer 16 titres dont seulement deux ne sont pas de lui. Ce nouvel enregistrement aura un très gros succès avec les tangos tels que "Nonino" (précurseur du célèbre "Adiós, Nonino", adieux émouvants à la mort de son père), "Marrón y azul", "Chau, París", "Bandó", "Picasso" et autres.

Retour en Argentine

De retour en Argentine, Piazzolla va s'affairer dans deux entreprises : un orchestre de bandonéon et d'instruments à cordes avec lequel il composera de nouveaux tangos comme "Tres minutos con la realidad", "Tango del ángel" et "Melancólico Buenos Aires". Des tangos traditionnels font partie de son répertoire aux côtés d'autres plus actuels comme "Negracha" (Pugliese), "Del bajo fondo" (José et Osvaldo Tarantino) ou "Vanguardista" (José Bragato).
Le chanteur Jorge Sobral fait également partie de l'orchestre puisque Piazzolla cherche à étendre jusqu'au chant l'esprit novateur de son tango.

L'autre grande entreprise de Piazzolla, c'est la création de l'Octet Buenos Aires qui réuni des artistes de haut niveau et qui joue tout ce qui est connu du tango traditionnel comme El Marne", "Los mareados", "Mi refugio" o "Arrabal".
Jouer dans cet octet représente pour certains le zénith de toute leur carrière.

En 1958 Astor Piazzolla retourne à New-York où il se lance dans le Jazz-Tango, mais faisant trop de concessions commerciales, il juge cette expérience décevante.
A son retour à Buenos Aires en 1960 il crée de nouveaux ensembles dont le Quinteto Nuevo Tango (bandonéon, piano, violon, guitare électrique et contrebasse) qui va avoir beaucoup de succès, surtout dans le milieu universitaire.
Avec le chanteur Hector de Rosas, il réalise de nouvelles versions remarquables de "Milonga triste" et des tangos "Cafetín de Buenos Aires", "Maquillaje", "Nostalgias" et "Cuesta abajo", entre autres.

En 1963 il relance un Nouvel Octet (Nuevo Octeto) mais celui-ci n'atteint pas le niveau du précédent. Il lui permet toutefois d'incorporer de nouveaux sons (flûte, percussion et voix).
En 1965, il donne un concert avec le Quinteto au Philarmonic Hall de New-York où il interprète la "Serie del Diablo", la "Serie del Ángel" et "La mufa".
A Buenos Aires il enregistre une série de compositions exceptionnelles sur des textes et poèmes de Jorge Luis Borges, avec le chanteur Edmundo Rivero et le comédien Luis Medina Castro.
Cette même année sort "Verano porteño", premier des superbes tangos qui formeront "las Cuatro Estaciones " (Les Quatre Saisons).

En 1966, Astror Piazzolla se sépare de Dedé Wolf, lassé par cette relation même si son épouse a toujours pensé qu'il reviendrait vers elle.

Il travaille ensuite avec le poète Horacio Ferrer avec qui il crée le petit opéra "María de Buenos Aires" (qui comprend le superbe "Fuga y misterio") et toute une série de tangos.
En 1969 la sortie de "Balada para un loco" et "Chiquilín de Bachín" sera pour Astor Piazzolla un succès franc et massif. Cette année il enregistre des disques avec la chanteuse Amelita Baltar et le chanteur Roberto Goyeneche.

En 1972, après avoir enregistré l'année précédente le disque "Concierto para quinteto", il forme le Conjunto 9 avec lequel il enregistre "Música contemporánea de la ciudad de Buenos Aires".
Astor Piazzolla quitte une fois encore l'Argentine pour se rendre en Italie où il fera connaître "Balada para mi muerte", avec la chanteuse Milva, "Libertango" et l'émouvante "Suite troileana", qu'il écrit en 1975 affecté par la mort de Troilo.

Trois ans plus tard, il compose et enregistre une série d'œuvres dédiées à la coupe du monde de football, disputée en Argentine en 1976, pendant la sanglante dictature militaire qui manipula ce tournoi. C'est là sans doute un des rares faux pas de Piazzolla.

En 1976, Astor Piazzolla rencontre Laura Escalada qui travaillait à la télévision. Il l'épousera le 11 avril 1988, peu de temps après le vote de la loi sur le divorce en Argentine, et Laura sera sa femme jusqu'à ses derniers jours.

En 1979 il présente "Escualo" avec son quintet. Durant les années qui vont suivre, Astor Piazzolla va unir son talent a celui d'artistes de différentes origines comme George Moustaki (pour qui il compose "Hacer esta canción" et "La memoria"), Gerry Mulligan et Gary Burton.

En 1986 il enregistre "Suite for vibraphone and new Tango Quintet" avec Gary Burton, dans le cadre du Festival de Jazz de Montreux, recevant les éloges de Pat Metheny, Keith Jarret et Chick Corea, qui lui demanderont de leur composer des œuvres.

En 1987 il joue avec son quintet au Central Park de New York. La dernière formation que créera Piazzolla sera un sextet qui comprendra un deuxième bandonéon et un violoncelle qui remplacera le violon.

En 1988, Astor Piazzolla subit une opération du coeur et se remet rapidement au travail en formant un nouvel ensemble, le Sexteto Nuevo Tango. Mais le 4 août 1990 à Paris, il souffre d'une trombose cérébrale qui sera la cause de son décès deux ans plus tard à Buenos Aires, le 4 juillet 1992.

Hommage pour un musicien exceptionnel

Astor Piazzolla composera les bandes sonores de plus de 50 films. En 1988, il enregistre la bande sonore du film "Sur" (Le Sud) de Fernando Solanas. La musique est un véritable hommage au bandonéon, au tango et à la poésie de Buenos Aires. Elle est interprétée par le Quintet de Astor Piazzolla et par Nestor Marconi. Le titre le plus connu sera le superbe "Vuelvo al Sur".

En 1989, la revue spécialisée de jazz Down Beat place Piazzolla parmi les meilleurs musiciens du monde.

En 1990, Mstislav Rostropovich joue à New Orleans l'œuvre pour violoncelle et piano qu'il avait commandé à Piazzolla, Le Grand Tango.

En hommage au grand artiste, Rostropovich jouera la même oeuvre au Teatro Colón de Buenos Aires en juillet 1994, deux ans après la mort de Astor Piazzolla le 4 Juillet 1992. L'aéroport de Mar del Plata, la ville où est né le célèbre artiste de tango, a été renommé Aeropuerto Internacional Ástor Piazzolla le 20 août 2008.

En hommage à Astor Piazzolla, le 11 mars est devenu en Argentine le Jour du Tango, commémorant ainsi la date anniversaire de la naissance d'un des plus grands musiciens de ce pays.

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